Transfert de graisse autologue ou lipostructure

Cette technique de transfert de graisse autologue (propre graisse du patient), appelée lipo-filling, s’est longtemps avérée décevante : la graisse réinjectée avait tendance à se résorber dans une proportion importante, rendant les résultats aléatoires et éphémères. 
Cependant, les Chirurgiens Plasticiens ne sont pas arrêtés à ces premières déceptions et ont tenté de comprendre les raisons de ces échecs. D’étape en étape, les résultats se sont améliorés, mais surtout à partir de 1995 que la réinjection de graisse autologue, aussi appelée lipostructure est devenue une méthode réellement fiable (S.Coleman).

Le principe d’intervention

Le principe est de réaliser une véritable auto-greffe de cellules graisseuses par ré-injection de la graisse prélevée sur le patient lui même.

La lipostructure peut s’appliquer à un grand nombre de dépressions (creux) naturelles, post-traumatiques ou iatrogéniques (séquelles d’intervention/traitement).

On peut résumer les objectifs et les indications de ce type de chirurgie de la manière suivante : le remodelage de la silhouette, encore appelé Lipomodelage qui consiste à prélever de la graisse dans une zone où elle est excédentaire  (culotte de cheval,..) et la réimplanter dans une zone où le volume manque (haut de la fesse par exemple). 

Le traitement de ces disgrâces esthétiques ne justifie pas une prise en charge par l’assurance maladie. 

La durée de l’intervention est fonction de la quantité de graisse à réinjecter et du nombre de localisations à traiter. Elle peut varier de 30 mn à 2 h en cas de lipostructure isolée.

Un bilan pré-opératoire est nécessaire. 

La lipostructure est habituellement réalisée sous anesthésie locale approfondie par des tranquillisants administrés par voie intra-veineuse, on peut aussi avoir recours à une anesthésie locale simple voire à une anesthésie générale.

Cet acte se pratique en ambulatoire (sortie le jour même) mais il arrive qu’une hospitalisation de 24 heures soit recommandée et la décision sera prise par le chirurgien en fonction du type d’intervention. Aucun médicament à base d’aspirine n’est à prendre dans les 10 jours précédant l’intervention.
 

L’intervention proprement dite

On commence par procéder à un repérage précis des zones de prélèvement de la graisse, ainsi que les sites de réinjection. Le prélèvement du tissu graisseux est effectué de façon atraumatique par une micro-incision cachée dans les plis naturels, à l’aide d’une très fine canule d’aspiration. On procède ensuite au centrifuge, de manière à séparer les cellules graisseuses intactes, qui seront greffées, des éléments qui ne sont pas greffables. La réinjection du tissu graisseux se fait à partir d’incisions de 1 mm à l’aide de micro-canules.On procède ainsi à l’injection de micro-particules de graisse dans différents plans et selon des directions multiples et divergentes, afin d’augmenter la surface de contact entre les cellules implantées et les tissus receveurs, ce qui améliore la survie des cellules adipeuses greffées.

Dans la mesure où il s’agit d’une véritable prise de greffes de cellules vivantes, et sous réserve que le technique soit bonne et la prise de greffe effective, les cellules ainsi greffées resteront vivantes au sein de l’organisme, ce qui fait de la technique de lipostructure une technique définitive puisque les cellules adipeuses ainsi greffées vivront aussi longtemps que les tissus qui se trouvent autours d’elles.

Les suites opératoires

Elles concernent directement les zones injectées, mais peuvent aussi intéresser les zones prélevées.

Un gonflement des tissus (œdème) apparaît pendant les 48 h suivant l’intervention et mettra en général 5 à 15j à être totalement résorbé. Des ecchymoses (bleus) apparaissent dans les premières heures au niveau des zones de réinjection graisseuses : elles se résorbent dans un délai de 10 à 20j après l’intervention. Il est souvent demandé à la patiente de rester debout ou allongée sur le ventre pendant 15 jours après l’intervention. La position assise recommandée est celle sur l’arrière des cuisses. Une compression prolongée ou une poursuite du tabac diminue significativement les chances de “prise” de la greffe graisseuse. 

Le résultat (après œdème et ecchymoses) commence à apparaître dans un délai de 2 à 3 semaines après intervention.

La reprise de l’activité sportive se fait 1 à 2 mois après l’intervention.

Complications éventuelles

A la suite d’une opération, quelle qu’elle soit, il peut survenir certaines complications, les unes inhérentes à l’acte médical et/ou anesthésique. Et des suites pouvant intervenir suite aux aléas des tissus vivants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.

Quelques très rares cas de nécrose cutanée, notamment au niveau de la face, ont été rapportés. Des injections intra-vasculaires directes ou mécanisme de compression pourrait en être la cause. 

Certains risques, heureusement exceptionnels, peuvent être imprévisibles et mettre en jeu le pronostic vital ou fonctionnel (embolie, paralysie, septicémie …)
L’anesthésie comporte ses propres complications qui vous seront expliquées lors de l’entretien avec le médecin anesthésiste.

Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas.
Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requise pour savoir éviter ces complications ou les traiter efficacement le cas échéant.